Aaron
Aaron
Artiste photographe
« Les images que je produis aujourd'hui, sont issues de mon univers onirique. Elles sont nourries de symbolique, de blessures, de poésie ou de sacré.
Le contact avec l'inconscient est quelque chose d'extrêmement important pour moi. J'apprécie particulièrement cette minuscule seconde de flottement où il n'y a pas de code prévu pour ce que découvre le spectateur.
Pour moi, la photographie ne consiste pas à saisir la réalité
Démarche artistique
Les images que je produis aujourd'hui, sont issues de mon univers onirique. Elles sont nourries de symbolique, de blessures, de poésie et de sacré. Mes personnages sont marqués du sceau de mon passé.
Mes modèles sont choisis avant tout pour leur aptitude à côtoyer les émotions. J'entretiens avec eux un rapport très étroit sur le plan émotionnel. Les séances sont discutées en amont, mises en mots, mises en émotions. Si bien que lors de la séance, le modèle est complètement investi dans le thème.
Le contact avec l'inconscient est quelque chose d'extrêmement important pour moi. J'apprécie particulièrement qu'en découvrant une de mes photos, le spectateur ressente cette petite seconde de flottement, cette minuscule seconde où il n'y a pas de code prévu pour ce qu'il voit. Alors pour moi, le pari est gagné, nous sommes connectés et nous pouvons communiquer directement d'inconscient à inconscient. C'est le royaume de l'émotion, cette minuscule petite seconde. C'est elle qui continue à me rendre créatif.
Les aspects techniques sont préparés en amont. Le plan d'éclairage est défini, la matière utilisée est testée avant. Le maquillage, l'environnement, les musiques qui seront diffusées ... tout cela afin d'oublier la technique lors de la séance.
Je laisse toujours une grande liberté au modèle. J'essaye surtout de nourrir sa créativité par les musiques, par les mots, par le contact avec la matière. Je ne lui demande jamais de jouer un rôle mais plutôt de vivre quelque chose intérieurement, quelque chose de fort, quelque chose qui le touche personnellement. Le moment de la prise de vue se passe de façon quasi inconsciente, immergé dans le volume de la musique. Cela peut aussi bien-être une musique sacrée, une symphonie, un requiem ou un standard des Doors ou Leonard Cohen...
Toute l'équipe est un petit peu en transe. Laisser émerger...
Ce n'est qu'au moment du visionnage que je sors de cet état. Je suis régulièrement surpris de l'émotion qui se dégage des clichés. Surpris, comme si j'étais un maillon dans une chaîne qui me dépasse. Je reçois, je transmets, cela passe par moi mais vient d'ailleurs ...
L’émotion est le maître mot. Souvent sombre telle la peur, la perte, l'angoisse, la douleur, la folie, la séparation, la vulnérabilité mais aussi lumineux avec l'espoir, la naïveté, la poésie, la résilience, le sacré ...
La matière a une place importante dans mon travail. Que ce soit l'eau, la farine, la peinture ou l'argile, la matière est souvent présente. A mon sens, elle exhausse l'émotion. Elle est porteuse d'un trouble. Comme s'il était difficile de situer l'œuvre, à mi-chemin entre la sculpture, la peinture et la photographie... La matière participe pleinement à cette précieuse seconde de flottement.
Mon style est volontairement épuré afin d'aller directement à l'essentiel. Surtout ne pas se laisser distraire inutilement. La lumière guide le voyage de l’œil à travers le tableau. Elle prend le spectateur par le regard et le mène précisément vers sa destination...
Pour moi, la photographie ne consiste pas à saisir la réalité mais bien à la réinventer.