Jacqueline Lipszyc
C'est une peinture de bagarreuse.
Il y a entre les tableaux de Jacqueline Lipszyc et elle une empoignade sévère, un combat où s’établit un curieux mélange de violence et de tendresse, violence des volumes et des chairs martyrisées, tendresse des visages, des regards et de délicatesse des transparences.
Sur de grandes feuilles de papier, le pastel gras s’écrase, se superpose, se fond, et sous sa force musclée, donne une lumière intérieure, vibrante, silencieuse, pourpre d’un incendie primordial, vert profond d’une très ancienne origine aquatique, bleu d’un ciel fondamental. C’est une peinture de préhistoire, originelle sans afféterie ni complaisance : on ne rigole pas avec les couleurs ni les formes.
Il y a du Goya dans cette recherche d’un drame sans spectacle, un Goya qui aurait rencontré Egon Schiele. Peut-être le corps est-il le révélateur du tragique de la condition humaine… C’est ce qu’au travers de son travail, Jacqueline Lipszyc nous donne à comprendre avec cette énergie, cette fulgurance qui est le propre des artistes authentiques.
Patrick Cauvin, Ecrivain - scénariste